La Mise en scène

LES INTENTIONS DE MISE EN SCENE

Par quel miracle notre sensibilité est-elle activée, lorsqu’elle est confrontée à une expression nouvelle ? Des graines de sensibilité attendraient-elles leur jardinier pour germer, ou l’engrais serait-il tout simplement universel ?

Avons-nous, en nous, les cordes que seulement les grands créateurs feraient vibrer ? Ou nous inventent-ils nos propres cordes ? Inné ou acquis, vieux débat !

S’ouvre-t-on à la musique de Miles Davis, ou bien, universelle qu’elle serait, nous cueille-t-elle sans discrimination, que l’on soit profane, initié, ou averti ?

Y’a-t-il quelque chose de Miles Davis dans cette casse auto qu’est le quotidien exclusif de Jean-Pierre ? Que prédisposait le garagiste à s’ouvrir à cette musique élaborée ?

Des notes du trompettiste seraient-elles tapies dans des pots, bielles, pistons ou autres cylindres, attendant de résonner un jour à des oreilles curieuses tout à coup ?

C’est ce que j’ai voulu explorer avec Michel Bordes. En travaillant sur ce tronc commun à toutes les expressions : le rythme. Dans le jeu comme dans le « bruitage » du jeu. En ayant une approche et une lecture également « rythmiques » de ce bijou de Henning Mankell. Un maître du rythme s’il en est, les amateurs de polar le confirmeront.

« Jean-Pierre » n’écoutera peut-être plus jamais un moteur, des soupapes ou un alternateur de la même manière. Il va faire une découverte bouleversante qui le consolera définitivement de la disparition du musicien de génie.

Pour ce travail de recherche, Michel Bordes avec son authenticité, m’a embarqué dans cette aventure. Je pense notamment au jour où il me fit écouter sa création de musique concrète pour illustrer une casse auto.

A l’instar de « Jean-Pierre », le rythme résonna à mes oreilles curieuses tout à coup. Et me voilà engagé dans cette aventure, sans restriction !